mardi 5 janvier 2010

Chronique équipement - Les indispensables : (1) le masque

L'être humain est un animal terrestre. Et pour s'aventurer sous la surface de l'eau, il doit s'équiper de matériel approprié. Cette première chronique porte sur l'équipement de base en plongée qui comprend trois pièces de première importance : le masque, le tuba, et les palmes.



Voici donc le masque, pièce maîtresse, sans quoi il est impossible d'admirer les beautés du monde sous-marin.

LE MASQUE

En contact avec l'eau, l'oeil humain ne peut fonctionner correctement. La courbure de la cornée devient inopérante car l'indice de réfraction de l'eau et celui des tissus de l'oeil sont très voisins. L'image se forme derrière la rétine et la vision est floue. Il faut donc remettre l'oeil dans un espace air, et c'est le masque, en créant cet espace devant les yeux, qui permet ainsi au plongeur d'avoir une vision aussi nette qu'au travers de la vitre d'un aquarium. Cependant :


1. Le champ de vision est réduit, puisqu'on regarde au travers d'un "tube" : plus la vitre est loin des yeux, plus le champ de vision diminue ;

2. Les objet apparaissent plus grand d'un tiers (+1/3) de leur taille réelle et plus proche d'un quart (+1/4) de leur distance réelle ;

3. Une certaine déformation peut apparaître sur les côtés si la vision est trop oblique par rapport à la vitre du masque.

Le masque doit obligatoirement englober le nez, mais pas la bouche. La vision et la respiration doivent rester strictement indépendantes l'une de l'autre. À éviter : les lunettes de natation. La pression de l'eau aura tôt fait d'écraser les lunettes sur les yeux durant la descente et causera de douloureuses contusions, semblables à un oeil au beurre noir. Donc, le masque englobe le nez, et en soufflant légèrement par celui-ci, on ré-équilibre la pression interne dans le masque et du même coup, on peut chasser l'eau qui aurait pu s'y infiltrer.

Les matériaux composant un masque :

Les masques les plus simples sont les bons. Les matériaux modernes que sont le silicone, le plastique et le verre trempé offrent étanchéité, rigidité et sécurité. Le caoutchouc de la jupette a presque complètement disparu au profit du silicone, le caoutchouc se désèchant avec le temps, laissant ainsi s'infiltrer de l'eau dans le masque, le silicone ayant en plus des propriétés hypo-allergénique. S'il est translucide, le silicone a l'avantage de laisser pénétrer davantage de lumière diminuant l'effet de claustrophobie mais peux aussi causer des reflets désagréables sur la paroi interne du verre. Quant au silicone coloré, habituellement en noir, celui-ci élimine ces reflets, à l'image des mains autour du visage de celui qui regarde au travers d'une vitrine de magasin. À éviter : un masque à jupette de vinyle ou PVC, qui durcit et se déforme, et qui ne reste jamais longtemps étanche.

Pour le cadrage autour de la vitre, le plastique a remplacé le métal, pour plus de légèreté, et offre un choix de couleur coordonné au reste de l'équipement. Certains masques dits "frameless" n'ont pas de cadrage, la vitre étant fixée directement à la jupette.

La vitre elle-même doit être faite de verre trempé, et à cet effet elle doit porter la mention "Tempered" ou "T". Le verre trempé est de loin plus résistant à la pression et, s'il est brisé lors d'un impact, formera des granules ressemblant à du gros sel, tandis que le verre normal éclatera et blessera très gravement les yeux. Certains masques offrent la possibilité aux plongeurs myopes de remplacer les verres réguliers par des verres correcteurs adaptés à leur vue. Ces masques sont alors conçus avec des vitres indiduelles devant chaque oeil.

L'essayage et le choix d'un masque :

Bien sûr, le meilleur test sera une fois sous l'eau. À défaut d'avoir accès à une piscine chez votre boutiquier, voici quelques règles à suivre pour maximiser vos chances de faire le bon choix.

Étanchéité : Penchez la tête vers l'arrière, et déposez le masque sur le visage SANS UTILISER LA COURROIE. Inspirez doucement par le nez à plusieurs reprises, le masque devrait coller comme une ventouse. Si ce n'est pas le cas, essayez un autre modèle. Notez que la présence d'une purge d'évacuation est plus ou moins nécessaire, celle-ci pouvant, dans un temps futur, perdre de son étanchéité et causer une fuite.

Confort : Gardez le masque au visage en utilisant la courroie, sans trop serrer celle-ci. Assurez-vous d'aucun inconfort sur le côté des yeux, entre les deux, et sous le nez. Il est inutile de serrer la courroie à l'extrême, la pression de l'eau est suffisante pour maintenir le masque en place.

Champ de vision : Un masque doté de petits verre près des yeux aura souvent le même large champ de vision qu'un masque doté de plus grands verres si ceux-ci sont plus éloignés des yeux. C'est pourquoi il faut comparer l'angle d'ouverture du champ de vision. De plus, un masque à petit volume et aux verres rapprochés sera plus facile à vider de l'eau qui s'y serait infiltrée.

Pour le reste, design révolutionnaire ou choix de couleur à la mode, c'est une question de goûts personnels. Il est bon de savoir qu'on modèle dernier cri, offert par un fabricant X, se retrouvera dans la gamme de modèles offerts par un autre fabricant, quelques années plus tard, et souvent sera d'aussi bonne qualité, mais à prix moindre.

L'entretien et l'entreposage :

Lorsque les masques neufs sortent de la chaîne d'assemblage du fabricant, une fine pellicule protectrice recouvre la surface de la vitre. Avant la première utilisation d'un masque neuf, un nettoyage préalable de la face intérieure de la vitre s'impose, à défaut de quoi de la buée se formera sur la vitre sans arrêt durant la plongée.

Ce nettoyage est réalisé en frottant la vitre avec de la pâte dentifirice BLANCHE ordinaire. L'abrasif contenu dans la pâte blanche est suffisamment fort pour enlever le film protecteur sans toutefois égratigner le verre. La pâte en gel n'est pas recommandée puisqu'elle ne semble pas contenir assez de cet abrasif. Une fois le verre enduit de pâte, et frottée sur toute sa surface, il suffit de rincer à l'eau chaude pour en éliminer la pâte.

Il n'est pas nécessaire d'effectuer ce nettoyage sur la face extérieure de la vitre puisque celle-ci est en contact avec l'eau. Par contre, il est possible de devoir répéter une ou deux autres fois l'opération sur la face intérieure si le problème de buée persiste.

Rincez le masque à l'eau douce après utilisation afin d'éliminer tout résidut de chlore ou de sel marin. Laissez sécher à l'air libre, à l'abri des rayons directs du soleil ou d'une source de chaleur.

Ne jamais utiliser de produits à base de pétrole, tel que la vaseline, pour la jupette, en particulier si celle-ci est en caoutchouc. Le "lait" de silicone liquide en vaporisateur est tout indiqué pour redonner du lustre aux matériaux souples. Vaporiser quelques coups sur la jupette et la frotter entre le pouce et l'index pour polir.

Rangez votre masque dans un endroit frais et sec, loin de toutes sources de chaleur, en le protégeant dans son boitier d'origine ou une pochette rembourrée. Vous conserverez ainsi l'usage de votre masque pour de nombreuses années.

Bonne plongée !

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