C'est lundi prochain que ma fille de 14 commence l'école ici. Depuis une semaine, je multiplie les procédures liés à l'inscription dans sa nouvelle école, la même école secondaire que moi à son âge. Depuis une semaine, j'appelle, rencontre, lis et signe, je parle encore, je rencontre à nouveau. Rassurez-vous, ça n'a rien à voir avec la quête du St-Graal, ou du laisser-passer A-38. C'est simplement qu'il y a beaucoup de gens impliqués.
Le directeur adjoint est un ancien collègue de classe. Et cette école, je l'ai fréquenté à l'époque. Le contact est facile et tout naturel. Si, à ce qu'on dit, le système d'éducation public est pourri, au moins il y a des gens qui y travaillent et qui me surprennent une fois de plus par leur gentillesse et leur prévenance. Chapeau !
Donc, ma fille va commencer lundi dans une nouvelle école.
Nous avons passé les douze dernières années à Québec. Je ne m'y suis jamais vraiment plu. Adapté oui, mais jamais vraiment plu. La grande ville, la pollution, le trafic, le bruit, les voisins trop proches, le ciel trop éclairé... et autres choses que je déteste. Mais aussi l'éloignement de ce grand fleuve majestueux qu'est le St-Laurent, ses couchers de soleil sur l'eau, l'air salin, le ciel étoilé, la nature, les grands espaces, qui m'ont tant manqué. Quelques séjours trop courts lors des "longs" congés n'étaient pour moi qu'un baume, tel que de trop brèves bouffés d'air pour celui qui se noie.
Et c'est pourquoi aujourd'hui je suis de retour à Rimouski. Ma route me ramène ici. Je croyais y revenir seul, laissant à Québec mes enfants avec leur mère, pour cause de retour à l'école. Ma voilà que depuis mon départ, ma plus grande s'ennuie à mourir, là-bas. Son père lui manque incroyablement. Depuis longtemps, elle n'a jamais caché qu'elle voulait revenir à Rimouski, elle aussi. Elle y est née, et malgré que nous ayons quitté le Bas-St-Laurent alors qu'elle n'avait que deux ans, elle y est toujours resté attachée, tout autant que moi.
Et voilà ! Les démarches sont presque complétées, et sa place est réservée. Je retourne à Québec cette fin de semaine afin de la ramener avec moi, elle et ses baggages, ses espoirs, et ses rêves. Et j'espère de tout mon coeur qu'elle saura leur donner vie, à ses rêves. C'est l'occasion de recommencer à neuf, de repartir du bon pied. C'est la meilleure occasion qui puisse passer. J'ose croire qu'elle va la saisir et la faire fructifier.
Et maintenant, tout autant que j'ai pu y être, elle est à la croisée des chemins.
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