Vous vous souvenez sûrement de cette chason enfantine :
"Quand j'étais un tout petit garçon
je me sauvais de la maison,
je partais, sans le dire à maman
pour aller jouer dans l'étang ,
J'avais fait un bien joli voilier
avec des bouts de merisier,
que mon père, un ancien marinier
avait laissé dans l'atelier
Vogue, vogue, tout le long de la rivière
vogue, vogue, mon joli petit bateau.
(bis)"
Depuis longtemps, je nourri plus ou moins consciemment mes rêves d'aventures en mer, que celles-ci soient à la surface de l'eau, ou sous l'eau. D'ailleurs, il y a quelques années, j'ai décroché mon brevet d'instructeur de plongée sous-marine. J'ai enseigné à plus d'une soixantaine d'élèves-plongeurs, dont une dizaine d'entre-eux avec qui j'ai gardé un contact plus étroit. J'ai eu l'occasion aussi d'acquérir des connaissances techniques particulières au domaine subaquatique et maritime, et ainsi les partager avec qui veut bien en profiter.
Voilà maintenant près de quatre ans que je fabrique des kayaks de mer chez Boréal Design, des embarcations de haute qualité dont la réputation est mondiale. J'ai développé ainsi une passion pour la construction de bateaux et cet été, je vais quitter, un peu à regrets j'avoue, mon employeur actuel afin de suivre ma formation en architecture navale.
Chez Boréal, nous somme comme une famille, très unis les uns les autres. Il y longtemps que je n'avais pas rencontré une entreprise aussi humaine : au délà de la gestion des ressources humaines, il y a la gestion humaine des ressources. Certains l'on compris, d'autres non. Bien sûr, tout n'est pas parfait, mais c'est déjà beaucoup mieux qu'à bien d'autres endroits.
Avec le départ qui approche à grands pas, il y une foule de choses à penser: les changements d'adresse, les ouvertures de compte (ou les fermetures selon le cas) auprès des fournisseurs de services publics, toutes sortes de dossiers à régler, mais le plus important dans tout ça, c'est de revoir les amis d'ici, à Québec, avant de quitter la ville pour du moins les trois prochaines années à venir.
On a eu une dernière semaine bien chargée jusqu'à présent : vins et fromages vendredi soir, souper au BBQ samedi soir, fête des Pêres ce dimanche, une courte visite à Trois-Rivières lundi, un match de base-ball des Capitals mardi, une sortie en kayak tout neuf mercredi ... fiou !
On revoit de vieux amis, François, Annie, Claude ; on en rencontre des nouveaux, Sylvain, Manon, Jacinthe ; vous allez me manquer beaucoup, heureusement la technologie permet de garder le contact. On dit que partir, c'est mourir un peu...
Je vais retrouver ma famille, mes parents, ma soeur, mais je vais devoir laisser ici mes deux filles auprès de leur mère. La sensation est un peu particulière en cette journée de la fêtes des Pères, à une semaine du déménagement.
Mais la valeur du but à atteindre est à la hauteur du sacrifice à concéder. Je veux offrir à ma famille toute entière la fierté de me voir décrocher ce diplôme, obtenir un bon emploi, subvenir à tous nos besion et nous gâter un peu. Je ne veux plus vivre dans la misère, à tirer le diable par la queue. Le but est noble et les moyens tout autant.
Il est temps de hisser les voiles. Et vogue la galère !